Nous avons rencontré… Philippe Herbaut, dirigeant de BPH Géomètre Expert & Ingénierie à Gravelines
Le Cabinet BPH Géomètre Expert & Ingénierie existe depuis 2000 à Gravelines. Il a été créé quand Philippe Herbaut, géomètre-expert, a repris des parts dans le cabinet Boitard et Pruvot, initialement installé à Calais et depuis 1994, présent également à Gravelines. Le sigle BPH signifie Boitard-Pruvot-Herbaut. En 2000, BPH Géomètre Expert et Ingénierie agrandit son territoire de chalandise avec la reprise du cabinet Cordonnier à Ardres. Il connaît une nouvelle extension en 2021 avec la reprise d’un autre cabinet qui travaille sur les secteurs du Touquet, Berck-sur-Mer et Amiens. Il emploie entre 35 et 40 personnes en permanence.
Quelle est votre activité ?
« Nos activités relèvent du métier de géomètre expert. Pour une partie d’entre elles, nous avons le monopole en tant que délégataire de service public. Dans ce cadre, nous définissons les limites de propriété, dans sa définition juridique, ce qui signifie que nos constatations font foi et sont certifiées. Nous pouvons aussi, par exemple, valider les dimensions d’un bâtiment, d’une piscine ou bien contrôler les déformations d’ouvrage ou d’installations industrielles. Cette partie représente 40 % de nos activités. Par ailleurs, nous réalisons aussi des missions de maîtrise d’œuvre en VRD (Voirie et Réseaux Divers). Nous pouvons aussi être appelés pour suivre les travaux d’aménagement de lotissements, de voirie, ou d’espaces publics pour des aménageurs publics (collectivité, organismes HLM…) et privés. La très grande majorité de nos dossiers sont dans le Nord et le Pas-de-Calais et aux 2/3 pour le secteur public ».
Quel est votre métier ?
« Je suis géomètre-expert et codirigeant de l’entreprise BPH Géomètre Expert & Ingénierie avec mon collègue, M. Pruvot. M. Boitard est désormais en retraite. Je m’occupe plus particulièrement des agences de Gravelines et d’Ardres où j’ai un rôle d’encadrement et d’accompagnement des techniciens, qui, eux, sont sur le terrain. Evidemment, en tant que chef d’entreprise, je m’occupe aussi des parties commerciale, relationnelle, comptabilité et R.H. Ce n’est d’ailleurs pas le plus évident parce que ce sont des choses que l’on n’apprend pas à l’école. J’ai été formé au métier de géomètre expert, pas de chef d’entreprise. Cette partie, c’est sur le terrain, au jour le jour, que je l’appréhende ».
Quel est votre plus grand défi ?
« Je pense qu’il concerne les R.H. C’est toujours délicat de manipuler de l’humain. Ce n’est pas facile. Cela demande d’être diplomate, de savoir bien doser la bienveillance et la fermeté. Il faut aussi savoir créer une cohésion d’équipe et faire en sorte que chaque collaborateur y trouve sa place. Il y a deux ans, j’ai dû faire face au départ de cinq personnes de mon bureau d’études à quelques semaines d’intervalle. Il était littéralement décimé. Là encore, ce sont des situations difficiles que l’on ne nous apprend pas à gérer. Heureusement, nous avons su faire face. Actuellement, nous avons devant nous un autre défi, conjoncturel celui-là : l’augmentation du coût de la construction et des taux d’intérêt. Tout le secteur du bâtiment est impacté. Et nous aussi, en tant que géomètre-expert. Nous devons réussir à maintenir un niveau d’activité suffisant alors même qu’il y a moins de nouveaux projets qui sortent ».
Quelle est votre plus grande fierté ?
« C’est une fierté qui n’est pas récente mais qui reste comme la plus grande. Jeune géomètre-expert en stage au cabinet Boitard et Pruvot à Calais, j’ai eu la très grande chance de pouvoir suivre la fin du chantier de construction du Tunnel sous la Manche. Ce que l’on a appelé, quand-même, le « chantier du siècle ». Le cabinet était chargé, pour résumer grossièrement, de s’assurer du bon guidage du tunnelier qui creusait sous la Manche, côté français. Et lorsque les deux tunneliers, anglais et français, se sont rejoints sous la Manche, que les derniers mètres ont été creusés et qu’à 20 cm près, les deux tunnels étaient bien l’un en face de l’autre, j’ai vraiment été très, très fier et ému d’avoir participé, si jeune, à cette extraordinaire aventure technologique ».
Quels sont vos projets ?
« Nous venons d’en terminer un en juin dernier avec le rachat du cabinet Dacheville au Touquet. C’est un gros challenge. Le géomètre-expert en place depuis des décennies est parti en retraite. C’est à nous de prouver à sa clientèle qu’elle peut nous donner sa confiance. Il nous faut maintenant stabiliser cette acquisition, sur un secteur géographique dynamique qui nous permet d’agrandir notre zone de chalandise ».